Véronique Gengler
Thérapie familiale et de couple
Thérapie familiale et de couple
Véronique Gengler - Thérapie familiale et de couple
Véronique Gengler

Médiation familiale et judiciaire

Formation des barreaux aux
problématiques des séparations très conflictuelles
Thérapie EMDR

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"Nos doutes sont des traîtres,

Et nous privent de ce que nous pourrions souvent gagner de bon,

Parce que nous avons peur d'essayer" (Shakespeare)

Pour les juges et avocats

Publié le 19-

01-2018,

10:48

Expertises en collaboration parentale

Thérapie par Web Cam

Publié le 04-

12-2015,

10:37

Attribuer le bon rôle à chacun des intervenants dans les nouvelles expertises en collaboration parentale quand il y a perte de lien

Les choses ne seront plus jamais comme avant, on peut l’espérer.

On va enfin pouvoir éviter en amont, apaiser en plein flux, résoudre, peut-être parfois en aval, ces situations si douloureuses de perte de lien avec un enfant dans le cadre des divorces où le conflit a pris le pouvoir au détriment des enfants et du lien qu’ils entretenaient avec leurs parents.

 

Un conflit a une configuration pyramidale à trois versants, ce qui l’ancre d’autant plus solidement:

  • Un versant juridique : il concerne le lien entre les parties en conflit : ce peut être un lien contractuel (qu’il s’agisse d’un accord écrit ou non : le mariage en est un, les modalités d’un jugement de divorce) ou délictuel (abandon de contrat, abandon de famille, pensions impayées);
  • Un versant expertal : ce sont les aspects plus techniques du conflit, pour lesquels l’avis d’un expert est utile, ainsi que les aspects « pratiques», organisationnels ou financiers.
  • Un versant affectif : c’est-à-dire émotionnel, où l’affect domine et sclérose le conflit à tel point qu’un règlement du litige juridique ou technique semble parfois impossible.

Dans une configuration traditionnelle du développement des procédures, cette identification des versants d’un conflit permet une meilleure compréhension du rôle des tiers dans l’appréhension des conflits et de trouver la faille à cette configuration:

  • L’avocat et le juge interviennent sur le versant juridique, examinent ce qui lie les parties et attisent souvent leur conflit pour amener à trancher;
  • Le juge impose une décision aux parties ou suggère la médiation, s’appuie éventuellement sur des experts et le rapport rendu ;
  • L’expert rend un avis, sans tenir compte des versants juridiques et affectifs ; Il est là pour éclairer le juge, peut suggérer une solution au différend mais ne peut en aucun cas se substituer au juge. Il peut aussi jouer ce rôle auprès du médiateur qui ne retiendra pas de solution mais utilisera l’expertise de manière consensuelle pour faciliter la recherche de solutions.
  • S’il y a médiation, la ou les solutions nées de la médiation émergent du processus de reprise de dialogue entre les parties.

Ce processus de médiation prend le contre-pied d’une approche juridique puisqu‘il gère d’abord le versant affectif du conflit qu’il tente de vider. Il s’attaque ensuite à la recherche d’options, en ce éventuellement éclairé par une expertise. En dernier lieu seulement, la médiation adresse la nature juridique du lien entre les parties et favorise un accord qui la prendra en compte. Soit le conflit est vidé et le versant juridique du conflit n’est plus. Soit un chemin a été parcouru et le médiateur renvoie les parties à leur choix de maintenir le versant juridique de leur conflit

Cette neutralité du médiateur diffère de celle de l'expert (qui rend un avis éclairé de sa science, en principe neutre par rapport aux parties mais pas par rapport à ses propres présupposés) mais aussi de l'avocat (qui porte un regard bienveillant sur la partie qu’il défend, fustige la partie adverse, voire attise les divergences entre les parties), ou encore du juge (qui tranche).

Le médiateur ne peut pas et ne doit pas se permettre de se positionner en tant qu’expert. En effet, l’expert est certes pressenti indépendant et impartial, mais il n’est pas totalement détaché de la solution, son expertise conduisant à l’imposer aux parties. Plus encore que porter un regard, il donne une solution qui est la sienne et qu’il soumet au juge. Quand on sait que le juge a fait appel à lui pour trouver une résolution du problème, on peut très bien imaginer que, dans 85% des cas, il soit avéré que le juge suit l’avis de l’expert. L’expert devient, par là-même, une espèce d’extension du bras du juge (éventuellement même son bras armé !), un « perçu comme tel bien que…» professionnel du droit dont l’avis restera longtemps accroché au dos des personnes qu’il a expertisées, tel un sceau indélébile. Pourtant, si l’expertise n’est qu’une photographie d’un moment d’un conflit reflétant l’état psychologique et social de chaque membre de la famille, elle reste un moment que l’on fige qui, à l’évidence, fait partie d’une situation en constante évolution. Rien ne change plus vite qu’une situation familiale quand on lui permet d’évoluer, d’aller de l’avant. Les expertises, hélas, ont une triste tendance à l’immobiliser et à la rendre quasi éternelle, puisque immortalisée en un verdict inattaquable ou presque. Et si le droit le coule en force de chose jugée, alors…

Dans le cadre des expertises telles que préconisées par Benoît Vandieren, l’expert nouvelle mouture a la chance extraordinaire et le privilège de ne pas devoir se positionner en tant que professionnel du droit, et il pourra guider les parties vers une solution qui est la leur et cependant conforme à la Loi : il prend en charge le conflit et la résolution de l'ambiance conflictuelle laquelle peut entraîner la résolution globale d'un différend. Déjà au courant de l’expertise, la situation évolue.

Quand un expert judiciaire déplaît, la tentation est grande de s'attaquer à l'homme, plutôt qu'à ses travaux. Et, parfois, l'avocat est tenté…

Une imagination, fertile ou procédurière, pourrait alors insinuer que l'expert : a été partial, avait déjà sa solution, ou a menacé une partie, ou l'avocat de cette dernière, pourquoi pas, a déjà connu d'une affaire semblable, n’est pas ouvert à une solution alternative, etc.

Paul Bensussan, dans son article « Quand l’expert s’assoit dans le fauteuil du juge », souligne un autre biais souvent rencontré en justice familiale : « Il suffit d’observer la variabilité de la fréquence des désignations d’experts d’un tribunal à l’autre (…) pour se convaincre que le seuil d’intervention de l’expert est extrêmement variable d’un magistrat à l’autre, d’une juridiction à l’autre : pour certains, l’expert est désigné dès que la séparation est très conflictuelle ; attendrait-on alors de l’expertise une sorte de médiation ? Pour d’autres au contraire, nulle raison de faire appel à un expert sans pathologie mentale avérée. »

En somme, en matière d’expertise, si le rapport a été rendu, il est trop tard !Si le rapport est partial mais, sans raison factuelle à mettre sur la table, comment prouver quoi que ce soit et comment oser se lancer dans une bataille de plus ?

À la différence de l’expert traditionnel, le nouvel expert, en collaboration parentale, ne prend pas la parole des parties, ne s’y substitue pas, ne reste pas en marge de la situation : il y pénètre et en devient acteur. Le droit a tendance à considérer l’individu comme une personne non responsable : il désigne un expert pour lui, il l’expertise, il le juge, le réprimande, le punit. Ici, le nouvel expert le met face à ses contradictions, ses comportements et sollicite sa collaboration pour que les enfants puissent retrouver un lien avec l’autre parent.

Bien que le parent aliénant soit figé dans son attitude dont il est sûr qu’elle est la plus adéquate, le nouvel expert va au contraire le réintégrer dans sa dignité, le rendre acteur de sa vie et de ses décisions, lui rendre sa « responsabilité ». Le parent aliénant, au fond de lui, « sait ». Il sait qu’on n prive pas un enfant de son autre parent. La nouvelle expertise va aller puiser dans les retranchements du parent aliénant pour l’amener à collaborer.

Avec la collaboration de tous, parties et avocats peuvent reconnaître l'expert comme quelqu'un qui peut contribuer à la résolution et au processus de résolution.

L’expert n’a pas pour rôle de résoudre le différend, mais d’analyser un litige ou un point particulier du litige, lié aux enfants ou à des modalités pratiques, à propos duquel il confronte les parents et leur demande leurs solutions. Il demeure impartial dans ses relations avec les parties, mais il n’est pas neutre quant à la solution puisque, par définition, il porte bien plus qu’un regard sur la manière dont le litige doit être résolu puisqu’il tente de le résoudre !

Tableau comparatif entre la médiation et l’expertise médico psychologique

 

Médiation

Expertise médico psychologique

Expertise avec collaboration parentale

Choix des parties

Choix indépendant

Imposée par le juge

Imposée par le juge

Homologation accord

Par le juge au choix des parties

Imposée par le juge

Par le juge au choix des parties

Neutralité

Déontologique, assurée

Supposée mais le processus ne la garantit pas

Déontologique mais au service des enfants d’abord

Indépendance

Déontologique, assurée

Supposée

Déontologique

Impartialité

Déontologique, assurée

Supposée mais le processus ne la garantit pas

Déontologique, au service des enfants

Processus

Garanti et connu de tous car consensuel

Incontrôlable par les parties

Garanti car mis sur la table dès le début

Confidentialité

Déontologique, assurée

Aucune, le juge reçoit rapport détaillé

Aucune mais en connaissance de cause pour les parties

Rapidité

Optimale en regard de la situation

Aucun contrôle de la part des parties

Optimale en regard de la situation

Coût

Plus contrôlé car plus court

 

Plus contrôlé car plus court

Objectif

Parvenir à un accord des parties

Parvenir à un « diagnostic » de la situation des parties

Parvenir à un déblocage de la situation avec la collaboration des parties

 

Origine de la solution

La solution vient des parties

La solution vient de l’appréhension du problème par l’expert et échappe aux parties

La solution est déterminée par les parties en collaboration avec l’expert et les parties sont responsabilisées pour l’atteinte de l’objectif

Devenir de la solution

La solution est dans les mains des parties

La solution échappe aux parties

La solution est dans les mains des parties sous surveillance du juge

Qualification de la solution

Une solution pérenne

Une solution qui, imposée, peut s’avérer être inadéquate

Une solution pérenne si la collaboration parentale s’est mise en place

Avenir du conflit

Un conflit vidé

Un conflit qui peut se réactiver

Un conflit vidé, des enfants qui retrouvent un parent éloigné avec un jugement applicable

 

Gagnant/gagnant

Gagnant/perdant

Gagnant/gagnant

Ceci étant dit, tout doit alors changer, chaque rôle des différents intervenants doit être revu et repensé, sans cesse adaptable et adapté.

A mon humble avis, des protocoles devraient être mis en œuvre, des créations d’équipes pluridisciplinaires volantes et formées à cette problématique si particulière.

Benoît Vandieren a, tout au long de ses réflexions, actions et articles, mis en avant des « clignotants » qui doivent alerter et faire réagir vite.

Si ces clignotants sont utilisés avant que ne se mette en place le processus classique et lent de la justice traditionnelle, processus souvent bien maîtrisé et exploité par les parents aliénants, alors on peut espérer gagner la course contre la montre et éviter le cimentage de la perte du lien tel que décrit par Benoît Vandieren dans son article (….).

Ces protocoles devraient être élaborés et ensuite testés au plus vite, par des professionnels de tous bords, policiers, intervenants SPJ, experts au fait de la problématique, parents concernés.

La mise en place de ces protocoles passe par une identification claire et accessible de professionnels capables de réagir vite et adéquatement à la situation. Tout intervenant placé devant une situation à « clignotants » devrait savoir qui contacter, où, comment et vite. En aval, une équipe devrait être prête à pouvoir répondre adéquatement et au plus vite.

Chaque acteur a un rôle à jouer, des prérogatives importantes et à définir.

Ceci n’est que l’ébauche de suggestion et je pense que tous las acteurs devraient y ajouter ce qu’ils suggèrent et aider à l’élaboration de protocoles qui, par la suite, pourraient être à l’origine de formations.

Le rôle du juge.

Il peut se prononcer en amont de toute procédure de divorce, en cas d’urgence, pour statuer sur les mesures provisoires urgentes telles que l’expulsion d’un conjoint violent,

A ce titre, le juge aux affaires familiales travaillera en partenariat avec le procureur qui donnera un avis.
Il est saisi par voie de requête et c’est à ce stade qu’il peut déjà repérer les « clignotants » et, le cas échéant, s’allouer les compétences d’un expert « en collaboration parentale »
Il n’attendra pas de vérifier l’exactitude de l’urgence, ou de se prononcer sur les mesures urgentes à savoir la contribution à l’entretien et à l’éducation des enfants, le règlement des charges fixes. Il adressera très vite en amont les problèmes de rupture du lien et en parallèle, éventuellement, les modalités pratiques.
Une fois la procédure de divorce engagée, le juge devient un acteur central car il adaptera audiences et attentes aux conclusions orales continues de l’expert sans attendre les longues expertises avec rapport qui traînent habituellement plus de 6 mois.

A ce stade, c’est l’expert en collaboration parentale qui devrait être son premier interlocuteur.

Pour y contribuer, il faut absolument que le juge de la jeunesse ait une vision transversale du dossier, ayant sous la main et pouvoir juger plus efficacement, tous les éléments jugés de la séparation : les jugements civils au niveau du divorce et au niveau de l’alimentaire, souvent éclairant ne fut-ce qu’au vu des demandes souvent édifiantes de certains parents. Un juge aux affaires familiales permettrait cette transversalité.

Le rôle des services de protection de la jeunesse, AEMO,

Trop souvent, ces services, au lieu de jouer un rôle protecteur, jouent de fait un rôle de second évaluateur. Ils prennent la situation en main, après un long passage sans réaction judiciaire. Et la situation traîne, se cimente. Le service met en place une enquête, une évaluation de la psychologie des parents, prend le temps d se faire une opinion, convoque parent et enfant en séances de confrontation. Ces séances doivent être absolument prescrite si clignotant il y a. Ces confrontations avec différents intervenants souvent multipliées entre les différents psys, juges, l’avocat de l’enfant, les services psychosociaux, les intervenants qui changent, le directeur qui organise des réunions collectives, voire le procureur…, ces confrontations multiples ne sont pour l’enfant que des lieux où il répète à l’infini, s’en persuadant par là-même ou entrant dans le cercle vicieux du mensonge que l’on croit, ou ancrant les propose dans différents lieux officiels, et devant diverses personnalités de la justice, qu’il ne veut plus aucun contact avec son parent. Il ancre, cimente, grave dans le marbre de la justice l’histoire que l’on a écrite pour lui. Il n’a plus de porte de sortie puisqu’il l’a tant répété pour être loyal à son parent !!

La répétition des évaluations dépossède l’enfant de son vécu, provoque et même aggrave la symptomatologie. Il faut réduire ces évaluations, supprimer cette prérogative aux services psychosociaux pour éviter les effets pervers sur les enfants et la famille : certaines pratiques peuvent entraîner l’évaluation, aussi performante techniquement qu’elle puisse être, dans la voie du non-sens. Dans ces situations, l’enfant, sa parole, sa souffrance et les moyens pour l’aider passent au second plan. La cohérence n’existe plus.

Le rôle des services psychosociaux doit se concentrer sur les parents et au maximum, en collaboration avec le nouvel expert, ne pas amener les enfants dans ce monde cruel où les adultes sont dépossédés de leur parentalité.

Il devrait y avoir un rôle de soutien du parent éloigné qui est sollicité par tous car toujours le plus collaborant et pourtant jamais épargné. Sa souffrance n’est pas reconnue et il devra pourtant rester debout pour recevoir l’enfant éloigné si la situation peut se résoudre.

Il me semble qu’à ce stade-là, il est important de remettre le parent empêché au centre des débats et des actions, et ce pour plusieurs raisons :

-il a besoin de retrouver un rôle actif dans la vie de son enfant et c’est une première porte d’entrée. Il doit pouvoir retrouver une image positive de lui-même et de sa parentalité qui ont été souvent très malmenées au cours de la procédure. Sa souffrance a souvent été niée, il a souvent été soupçonné de pathologie grave (on ne perd pas un enfant quand on est normal) et a souvent une vie de dénigrement de son ex derrière lui ;

- de tous les intervenants, qu’ils soient juge, procureur, experts, qu’ils soient thérapeutes, psychologues ou intervenants psycho-sociaux il est celui qui connaît le mieux l’enfant ;

- de tous les intervenants, qu’ils soient juge, procureur, experts, qu’ils soient thérapeutes, psychologues ou intervenants psycho-sociaux, il est celui qui connaît le mieux l’autre parent ;

- de tous les intervenants, qu’ils soient juge, procureur, experts, qu’ils soient thérapeutes, psychologues ou intervenants psycho-sociaux, il est probablement celui qui se remet le plus en question car sans cesse bousculé dans ses convictions par cet enfant qui le rejette si puissamment. Le parent empêché consulte sans qu’on le lui demande, lit, essaie de comprendre, de trouver des solutions. Il devient expert de son cas et cette expertise devrait être prise en compte à des fins constructives ;

-instinctivement et par sa connaissance de l’autre parent et de l’enfant, il sait souvent les solutions qui collent à la personnalité de son enfant et de son ex et a ce pouvoir d’éviter de perdre encore du temps avec des solutions vouées à l’échec.

Cela ne veut pas dire qu’il a systématiquement raison mais lui permettre de hiérarchiser et de choisir les premières solutions possibles peut permettre de gagner un temps précieux.

A ce stade-là aussi, quand la rupture avec le parent est déjà bien installée et qu’il n’y a plus de doute quant à l’absence de volonté réelle du parent proche de mettre tout en œuvre pour retisser des liens entre le parent empêché et l’enfant, il est largement temps de mettre aussi au centre des débats ce parent qui fait du mal à ses enfants.

- Il est temps de le confronter, par des mots simples et qui portent, avec ses pratiques honteuses de manipulation, en collaboration avec l’expert et le juge.

- Il est temps de lui dire clairement qu’il a tort et qu’il doit changer et que s’il ne le fait pas, il y aura des conséquences.

- Il est temps de lui rappeler :

- que son conjoint l’a quitté et que c’est un droit fondamental ;

- que les enfants n’ont pas à le porter dans sa peine ;

- que son attitude est aussi indigne que cruelle vis-à-vis de ses enfants ;

- que l’on est en droit à ce stade de douter de la qualité de sa parentalité s’il est incapable de voir le mal qu’il fait à ses enfants ;

- que le juge attend telle ou telle action de sa part, dans tel délai et que le SPJ sera celui qui veillera à la mise en œuvre des mesures avec rapport direct au juge et à l’expert.

Le rôle de la police

Dans le cas où elle est appelée, elle doit avoir un protocole d’identification rapide de la situation et s’il y a rupture du lien, non présentation d’enfant, elle doit pouvoir avoir une liste de personne à contacter dans l’urgence pour que la situation soit prise en charge par une équipe compétente.

Conclusion

En somme, il reste à faire le plus pragmatique, le plus administratif, ce qui va éviter la dérive de situations trop « psychologisées » et qui échappent à la raison : établir des protocoles d’action.

A mon humble avis, outre les clignotants si bien décrits et mis en évidence par Benoît Vandieren, il faudrait déjà :

-établir un catalogue des comportements rencontrés dans les situations à risque ;

-établir une check list des actions à mettre en œuvre ;

-établir un agenda rapide de réaction,

-établir une liste de professionnels aptes à déclencher un processus rapide et efficace.

En quelque sorte, il est nécessaire d’établir un vade-mecum à l’usage des professionnels qui serait distribué à l’issue de formations informatives et formatives. Rien que cela !

Au sujet de l'aliénation parentale

Publié le 04-

12-2015,

10:25

Aliénation parentale à Antibes

Publié le 17-

10-2014,

12:26

Je me pose souvent la question de savoir pourquoi des adultes compétents comme des juges des experts, des voisins éduqués, des intervenants sociaux…, malgré des signes très évidents d’aliénation parentale tels que la rupture du lien avec l’autre parent, le refus de thérapie ou de médiation du parent qui sépare l’enfant de l’autre parent, une agressivité et une attitude sans nuance, des faits avérés vérifiables et j’en passe, pourquoi, malgré tous ces clignotants, tous ces adultes ont du mal à reconnaître le phénomène, à l’admettre et surtout à véritablement lutter contre.

Pourquoi ont-ils tant de difficulté à même prononcer le terme d’aliénation, pourquoi le parent écarté est si souvent encore plus « écarté », un peu comme un pestiféré qui ne peut être que coupable, un peu, sans doute, parce qu’il n’a pas su garder son enfant auprès de lui.

Et j’ai une réponse, qui en vaut une autre : c’est sans doute parce que cette aliénation est perçue comme l’émanation d’un amour sincère et fort du parent pour l’enfant et de l’enfant pour le parent et ce dans un cadre de crise profonde.

Nous gardons en nous une vision très romanesque de l’amour quel qu’il soit et cet enfant qui se sacrifie et donne tout à son parent aliénateur a quelque chose de fascinant et d’émouvant.

Inconsciemment, arrêter l’aliénation, dans l’imaginaire affectif des intervenants, dans leurs archétypes psychosociaux, est un peu comme mettre un terme à cet amour inconditionnel que l’on attend tous quelque part.

Ne sommes-nous pas tous incroyablement fragiles quand il s’agit de l’amour, moteur de toute vie ?

Le voir, le toucher dans ces situations à fleur de peau nous ramène à nos désirs primitifs d’être tout pour l’autre, que l’autre soit tout pour nous, une fusion parfaite, sans liberté possible, prison consentie.

Il ne faudrait pas oublier que cet amour est terriblement destructeur pour l’un comme pour l’autre et laissera des traces indélébiles dans chacune de leurs histoires. Peut-on d’ailleurs encore appeler cela de l’amour de la part du parent aliénant ? N’est-ce pas tout simplement la plaie béante d’une blessure narcissique prenant la forme d’un cœur pour mieux tromper l’enfant, l’observateur, l’expert, le juge ?

Reproduira-t-il un jour cette plaie telle un stigmate ?

Aliénation parentale ou rupture du lien

«Pourquoi certains hommes décident-ils d'abandonner leurs enfants suite à une séparation ?"

Publié le 19-

01-2018,

10:30

 

Une analyse:

 

L’attitude de certains pères est sans nul doute à mettre en lien avec leur rancune envers la mère d’avoir initié la séparation.

 

C’est la mère plus que ses enfants qu’ils cherchent à atteindre en les abandonnant. Que cela ne donne pas le sentiment d’être coupable d’avoir voulu divorcer. Je ne doute pas qu'il y ait de bonnes raisons de le faire; mais même lorsque leurs femmes ont de bonnes raisons de divorcer, les maris deviennent furieux.

 

Question d'orgueil mal placé, de réactivation de blessures narcissiques, car c'est intérêt supérieur de l'enfant qui devrait toujours prévaloir.

 

Les enfants sont parfois aussi perçus comme ayant choisi "leur camp" s'ils restent attachés à leur mère.

 

Au lieu de les abandonner, le père devrait les rassurer et continuer de s'intéresser à leur vie quotidienne pour maintenir un lien.

 

La question reste : "Pourquoi surtout des hommes alors que dans la même situation, les femmes n'abandonnent pas ou très rarement leur enfant?"

 

Parce qu'ils attendent le soutien implicite et explicite de la mère pour rétablir ce lien et, dans ces situations, la relation entre les ex est tellement altérée et souvent empreinte de violences psychologiques si pas physiques, que les mères, mêmes les plus ouvertes, ne trouvent pas en elle l'énergie de favoriser une reprise de contact de leurs enfants avec celui qui les maltraite dans la séparation.

Oser la thérapie de couple

Le stress des femmes

Publié le 03-

12-2014,

09:33

Les couples en crise hésitent de moins en moins à “vider leur sac” devant un professionnel. Consulter pour mieux s’aimer n’est plus tabou. Mais cela permet-il de se redécouvrir ?

Violaine Gelly

 

Quand le couple va mal, on s’enfonce dans un maquis de contradictions insolubles. Chacun, à l’affût des comportements négatifs de l’autre, devient aveugle à ce qui reste positif.

« Le seul moyen de mettre un terme à cette situation est d’introduire un élément étranger dans le système, explique Guglielmo Gulotta (auteur de Comédies et Drames du mariage, ESF), thérapeute de couple. Son rôle est de déstabiliser les forces en jeu, d’installer un nouvel équilibre fondé sur de nouvelles règles. Chaque conjoint a alors devant lui un interlocuteur imperméable à ses manœuvres : celui qui s’enferme dans le silence devra s’exprimer. Tel autre, plutôt dans l’agressivité, sera ramené à sa colère. Ce tiers auquel les couples peuvent s’adresser est le thérapeute. »

Jeux de rôle

Confronter les rancœurs, les demandes…, voilà ce que la thérapie permet aux conjoints. Face à eux, en position d’arbitre, le thérapeute. Certains professionnels commencent par faire écrire à chaque participant sa définition du couple, ce qu’il en attend. On confronte les deux. D’autres utilisent les jeux de rôle. « Quand nous avons entamé notre thérapie de couple, je craignais de me dévoiler devant mon mari, explique Marie-Catherine, 38 ans. Comme nous vivions une crise, j’avais peur de lui donner des armes contre moi. Or, nous avons commencé par des jeux de rôle. Le psy nous proposait de rejouer devant lui une dispute que nous avions eue. Puis, nous revivions cette scène, en échangeant nos places. »

Au fur et à mesure des séances, Marie-Catherine a compris que, ayant eu un père autoritaire, elle avait aimé Eric parce qu’il en était l’exact opposé. « De ce fait, j’avais pu investir tout l’espace de la maison, je gérais tout, je prenais les décisions. Et ce rôle qui me satisfaisait finissait même par m’étouffer. Eric se trouvait pris dans mes contradictions : je lui reprochais d’être à la traîne, alors que je l’avais aimé parce que, justement, il ne m’imposait rien. »

« De manière générale, dit Brigitte Dollé-Monglond (auteur d’Introduction aux thérapies familiales, ESF), psychanalyste et thérapeute de couple, le choix d’un partenaire est lié à notre histoire. Le sentiment amoureux tire son origine dans l’histoire du manque initial qui, par définition, ne saurait être comblé. » En formulant ses critiques, Marie-Catherine a pris conscience que la crise que traversait son couple appartenait à son passé et non à son histoire avec Eric.

Réapprendre à se parler, à s’écouter

La thérapie de couple invite, quel que soit le nombre d’années de vie commune, à regarder différemment son partenaire. A s’entendre dire les mots que l’on avait du mal à formuler, à comprendre des attentes intimes, à exprimer des désirs enfouis. On y réapprend à se parler et à s’écouter. De nombreux thérapeutes, d’ailleurs, filment les séances pour que les protagonistes prennent conscience de la distorsion qui a pu s’installer entre leurs gestes, leurs attitudes et leurs mots : il devient possible d’aller au-delà de l’apparence.

On avouera, par exemple, que si l’on reproche à son compagnon de sortir avec ses copains, c’est parce que, dans le fond, on a le sentiment qu’il ne nous regarde plus. On pourra aussi l’entendre préciser que, s’il ne parle jamais de son travail, ce n’est pas par mépris, mais pour ne pas nous inquiéter. A chacun ensuite de corriger ses habitudes de vie.

Le paradoxe d’une thérapie réussie

Si la thérapie permet au couple de remettre à jour le contrat de vie à deux, il arrive qu’elle en scelle la fin. « Lorsque ma femme et moi avons entamé une thérapie de couple, nous vivions ensemble depuis vingt-deux ans, raconte Pascal, 57 ans. Nos enfants étaient sur le départ et j’appréhendais de me retrouver seul avec elle. Nous avons décidé de faire une thérapie pour voir sur quelles bases nous pourrions retrouver une vie commune. Nous nous sommes aperçus que nous avions cheminé sur des voies parallèles, sans nous rendre compte qu’elles s’éloignaient l’une de l’autre. Sans la thérapie, nous nous serions entre-déchirés. Grâce à elle, nous avons pu parler et comprendre que notre histoire était achevée. Nous avons pu faire le deuil de notre vie commune. Huit ans après, nous sommes restés amis et nous nous voyons avec nos enfants et nos petits-enfants. »

Le paradoxe de la thérapie de couple réside en cela : elle peut être réussie et se conclure par une séparation. En revanche, elle échouera à coup sûr si l’un des deux partenaires refuse de jouer le jeu de l’écoute : malgré lui, lorsque ses blessures personnelles sont trop douloureuses ; à cause de lui, s’il n’a pas envie de sauver ce qui peut encore l’être. Là réside la limite principale de l’exercice : pour réinventer une façon de vivre son couple, pour rendre du souffle à une histoire qui commence à en manquer, il faut toujours être deux.

 

Seul ou ensemble ?

Lorsque le couple est déséquilibré, la thérapie individuelle ne résout rien : le conjoint qui consulte n’est pas forcément celui qui souffre le plus. Cela peut même être une fuite, et le thérapeute, un objet de rivalité. Il est donc conseillé de consulter à deux. Certains thérapeutes commencent par voir le couple ensemble, puis les conjoints séparément. Mais chacun a sa méthode. Voici les trois principaux courants d’analyse :

  • L’école analytique met en lumière les souffrances passées.
  • L’école systémique regarde le couple en référence au milieu familial dans lequel il émerge et se développe.
  • L’école comportementaliste se concentre sur les comportements de chaque partenaire et ses réactions aux événements que doit traverser le couple.

Remarque : C'est l'approche systémique que je privilégie.

Le couple en pleine conscience

Publié le 03-

02-2016,

16:01

Le couple en pleine conscience

La pleine conscience dans le couple permet de s'arrêter un instant pour prendre conscience de nos schémas mentaux, nos archétypes psychosociaux, psychoaffectifs et les reconnaître pour ne pas répondre instinctivement. En effet, la plupart de nos réactions dans nos relations de couple sont influencées par nos premiers modèles relationnels, nos premières relations affectives, avec nos parents, notre fratrie ou ceux qui en ont fait office, mentors et autres.

Enfant, si vous subissiez la pression de vos parents, ne vous sentant pas à la hauteur des attentes de vos parents, vous aurez probablement tendance adulte à reproduire le même schéma attendant de votre conjoint approbation et reconnaissance. Si nous attendons tous de la reconnaissance pour ce que nous sommes ou faisons, certains ont des attentes plus prégnantes que d'autres.

Et c'est en situation conflictuelle que toutes ces attentes remontent et court-circuitent la relation par des disputes souvent stériles. Si les conflits ne sont pas graves en soi, ils laissent parfois des traces indélébiles par les mots prononcés, quand blessants. Désamorcer les disputes passe par une prise de recul nécessaire, la pleine conscience. Au lieu de réagir dans l’émotion, prendre le temps d’écouter l’autre laisse de l'espace pour de l'échange plutôt que de la confrontation brutale ou une escalade du conflit. Une véritable conversation peut alors avoir lieu.
Prendre du recul c'est aussi ne pas renoncer aux moindres difficultés mais les accepter et les sublimer, prendre le temps de... méditer, plus simplement de réfléchir à ce que l'on fait. N'est-ce pas en réalité le concept du "tourner 7 fois sa langue dans la bouche avant de parler"?

La pleine conscience amène à une meilleure connaissance de soi et de son conjoint créant par là-même complicité et proximité, deux piliers du couple.

La pleine conscience, c'est s'arrêter à l'aune d'un conflit, reconnaître sa colère (sa tristesse, sa frustration, son sentiment d'abandon...) l'accepter mentalement et se demander qu'en faire sans la laisser s'exprimer sans filtre mais au contraire l'utiliser pour en parler sereinement. Et ce n'est pas si difficile que cela.

Cela demande un peu d'entrainement et le plus simple et de s'y atteler à des moments peu conflictuels pour être prêts et déjà dans la maîtrise du pilote automatique en b nous qui démarre au quart de tour.
Comment?
Prendre l'habitude de prendre une inspiration profonde, répétée si nécessaire pour éviter la réaction impulsive quand on sent que la tension monte ou risque de monter, et se poser la question de savoir : Pourquoi suis-je aussi touché? Pourquoi est-il(elle) aussi touché(e)? Que ferai-je à sa place?
En dehors du conflit, prendre quelques minutes par jour pour être en phase avec ce que l'on est à ce moment-là permet de connecter, dans notre cerveau, nos pensées à nos émotions : fermer les yeux, respirer profondément, laisser surgir les pensées sans les chasser ni les juger, et se concentrer sur ses ressentis intérieurs (respiration) et extérieurs (odeurs, bruits, lumières). C'est le tout début de la pleine conscience, de l'acceptation.

Le couple mérite que l'on soit à son chevet car ce devrait être un lieu de sérénité et sentiment de sécurité.
Et pour cela il faut pouvoir développer :
- des qualités de bienveillance à l'égard de son conjoint (bonjour mon amour, passe une bonne journée, je t'aime, merci, qu'est-ce qu'on est bien à deux, ...) et s'exprimer en ce sens, par les mots, par les gestes, par les actions, tous les jours;
- des capacités d'empathie: l'intensité de la relation est aussi mesurable à la capacité que l'on a de ressentir, de s'identifier, de partager les pensées et désirs de son partenaire dans le couple

Être ensemble dans l'instant, dans le quotidien et profiter pleinement (en pleine conscience) de ce que la vie de tous les jours nous apporte rend la relation riche et particulière. Et c'est aussi cette richesse et cette singularité qui favorisent des relations sexuelles épanouies.

Publié le 03-

02-2016,

15:52

L'intimité dans le couple 1

L'intimité conjugale

Ressources - L'intimité dans le couple 1 - L'intimité conjugale

Publié le 04-

02-2016,

09:50

L’intimité conjugale, quels conseils ?

Les couples expérimentant des difficultés sérieuses qui ont tendance à s’installer dans leur vie conjugale sont de bons candidats pour une thérapie conjugale.

L’intimité n’est pas acquise pour toujours et si elle est souvent source de bien-être, de petits bonheurs, de sentiment se sécurité, elle peut aussi être la source de souffrances, de remises en questions, de crise parfois.

Hélas, c’est souvent au moment de la crise que l’on consulte un thérapeute familial, un conseiller conjugal, si l’on consulte.

Et pourtant, même si le thérapeute conjugal n’a pas de baguette magique et ne sait pas tellement plus de choses que le couple lui-même, il permet de refaire le parcours en sens inverse, de repasser par toutes les bornes des « moments perdus », des « occasions ratées », de ces petits traumatismes que l’on s’inflige mutuellement par les actes ou les paroles, ces petits traumatismes qui reviendront en vagues successives sous forme de reproches.

Et le reproche est délétère pour le couple.

Le conseiller conjugal est là pour conseiller mais aussi pour mettre le doigt sur ces moments et les transcender, faire prendre conscience de leur importance par accumulations successives, et surtout, permettre de les remplacer par d’autres moments qui construisent, étayent le couple. Repasser sur ces moments difficiles n’est pas ruminer, surtout pas, mais au contraire remplacer par de nouveaux moments qui permettent de regarder vers l’avenir et de le construire ; le couple existe et se resserre par les projets qu’il développe.

Mais l’intimité,c’est quoi ? La proximité ? La sexualité ? La conjugalité ?

L’intimité, c’est tant de choses et je ne sais pas si l’on peut hiérarchiser ses composantes.

De mon expérience du travail avec les couples, je retiendrai que ce qui les rapproche lorsqu’ils se sont éloignés, même si la rupture est possible et imminente, c’est le partage.

Et il y a tant de choses à partager, du projet à long terme au quotidien rassurant, de la parentalité au deuil parfois, des difficultés aux plus grands bonheurs, de la sexualité à la tendresse. Il y a tant de moments qui ont été partagés et que l’on a oublié, parce que l’on veut les oublier pour éviter parfois de se remettre en question, ou parce que la vie les a effacés. Quand la vie nous déborde, on ne vit plus.

De l’intimité dans le couple

Du latin « intimus », « le plus intérieur, le plus profond », l’intimité nous renvoie à l’ouverture de notre monde intérieur à l’autre, de notre capacité à lui en donner une part, à lui faire une place, à créer une proximité affective unique avec l’autre, une proximité qui soude et est source d’émotions qui se transformeront peut-être en affection, amour et attachement profond.

Cette intimité n’est pas innée et ne se maintient pas sans que le couple ne choisisse d’y investir ! (Voir l’article suivant : Comment maintenir l’intimité dans le couple ?)

L'intimité dans le couple 2

Publié le 19-

01-2018,

10:48

Comment maintenir l'intimité dans le couple

Ressources - L'intimité dans le couple 2 - Comment maintenir l'intimité dans le couple

Publié le 01-

02-2017,

16:53

Comment maintenir l’intimité dans le couple ?

Surtout ne parlez pas de travail, de travail sur soi, mais tentez au contraire de retrouver le plaisir initial du petit enfant qui découvre avec émotion le bonheur immense de donner.

Maintenir l’intimité, c’est maintenir le « dire », pas la communication, et choisir de ne « dire » que ce qui est positif : quand on rentre le soir éreinté, et que l’on trouve un foyer accueillant, pourquoi ne pas le dire ? « Quel bonheur que tu sois là !»

Pourquoi ne dit-on plus ?

Il faut investir du temps : Le thérapeute familial rappellera les premiers moments de la relation et la proximité ressentie dans ce temps exclusif consacré l’un à l’autre.

Quand le couple n’était pas encore dans une attitude de petit comptable de province où l’on fait des listes intérieures de ce que l’on a fait pour l’autre et qui n’a pas trouvé d’écho.

Quand on n’en était pas encore à des Powerpoint mentaux où l’on additionne les mauvais points en bas des colonnes.

Le couple en crise constate souvent qu’il mène une existence où chacun vit sa vie de son côté, un parallèle qui convient un temps dans un monde égocentré mais qui, très vite, se heurte aux frustrations de l’un ou de l’autre. On en vient à ne plus partager que de rares moments de détente ou de loisir, une sexualité occasionnelle où le plaisir sensuel de l’autre est un peu oublié.

Réinvestir son couple, c’est partager à nouveau des moments quotidiens tels que la préparation du repas en commun, des vacances, un sport, des activités culturelles et réveiller une sexualité endormie. Des petits moments qui font chanter à tue-tête, esquisser un pas de danse à deux, regarder d’anciennes photos.

Il faut investir dans la bienveillance et des mots d’amour dits : Le conseiller conjugal va encourager chacun à dire ce que l’on ne dit plus, comme si c’était acquis à jamais : je t’aime, tu me manques, qu’il est bon d’être ensemble, quels beaux enfants on a fait, comme se retrouver le soir est rassurant…

Sécuriser au quotidien, montrer de la compréhension et de l’empathie, répondre aux besoins psychologiques de l’autre quand ils surviennent rappelle que l’amour, c’est aussi prendre en compte la vulnérabilité de l’autre. Cette vulnérabilité de chacun est plus supportable à deux et peut être adressée dans le couple et par le couple.

Il faut y ajouter des tonnes de tendresse et l’exprimer par tous les moyens possibles : des mots aux gestes, des attentions particulières, toucher au propre comme au figuré. Manifester sa tendresse, son amour, son intérêt pour l’autre, c’est nourrir la relation, la rendre active, vivante. Si petit à petit, nous oublions d’accueillir notre compagne quand elle rentre du travail, si nous évitons de prendre notre conjoint dans vos bras, si nous ne nous disons plus de mots tendres, si nous ne nous prenons plus la main dans la rue, alors notre intimité décline, notre sexualité s’étiole. Le conseiller conjugal, le thérapeute de couple est là pour nous rappeler l’essentiel : l’amour ne se devine pas, il s’exprime.

Il faut s’engager : une relation amoureuse, une intimité ne survivent pas au laisser-aller, à la désinvolture, au « pour acquis ». Il est temps que chacun reprenne des initiatives, crée un projet commun, réinvestisse le couple comme une part d’eux-mêmes qu’ils auraient oublié. On cesse d’attendre que « cela passe ». Cela ne passe pas sans prendre le problème à bras-le-corps. On parle, on se dit les choses. Notre relation manque de piquant ? On en discute immédiatement avec le partenaire et on agit, sur le quotidien, sur ces petits bonheurs qu’on laisse passer sans même soupçonner leur existence. On s’engage ensemble sur un autre chemin. On cesse de subir pour agir ensemble. Et si l’un est moins dynamique, on ne mesure pas son investissement, on s’engage à fond à la mesure de nos moyens du moment, le cercle vertueux fera le reste.

La proximité dans un couple est essentielle : elle est gage de complicité, d’intimité et d’épanouissement et solidifie les fondements du couple ; pas de couple sans partage. L’intimité est bien plus que la sexualité : elle est le résultat de tout le reste et à l’origine de tout à la fois.

Etablie, elle n’est pas pérenne : les remises en questions sont possibles, parfois nécessaires et c’est ce qui guide le couple vers sa propre maturité.

Mettez-y du cœur… mais pas à l’ouvrage : le couple n’est pas un travail mais un plaisir parfois oublié au ban des tracas du quotidien. Remettez-le au « cœur » de vos pré…occupations !

Sexualité

Ressources - Sexualité

Publié le 07-

02-2016,

18:38

Sexualité : comment faire comprendre (gentiment) que ça ne va pas ?

Le Monde.fr |  • Mis à jour le  | Par Maïa Mazaurette

Quand sommes-nous plus vulnérables qu’au lit ? Jamais. Le sexe est dangereux. Il fait exploser notre taux d’adrénaline. Il s’associe souvent à des sentiments amoureux – psychotropes notoires. Une brouette thaïlandaise mal inspirée, sur un parquet trop bien ciré, peut envoyer un sain étalon aux urgences. Franchement ? Le sexe devrait être catalogué parmi les sports extrêmes, au même titre que le surf-sur-grizzli ou le parapente – je vous défie de faire la différence entre bondage et équipement d’alpinisme.

Vulnérables, donc, à une sexualité qui nous révèle : tous projecteurs allumés, même en pleine nuit. Le simple fait d’atterrir dans une chambre d’hôtel avec un partenaire inconnu (ou une amante de longue date) nous dépouille progressivement de tous nos artifices : plus d’entourage pour nous mettre en valeur, plus de vêtements pour masquer les complexes, plus de langage pour planquer notre sensibilité derrière notre sens de l’humour ou notre intelligence.

Nous sommes vulnérables, et parfois, nous serons critiqués. Aïe. La communication sexuelle est déjà compliquée quand tout se passe bien – le désir, le plaisir, flottants au bord de l’indicible. Mais quand ça ne va pas ? Car ils existent, ces moments où vraiment ça coince, où vraiment ça gratte, au point que le silence, d’une coquetterie érotique, devient un poids. On connaît le sexe-corvée, les relations-repoussoir : on connaît et on évite. Ce qu’on appelle « chute de libido » et qui souvent, n’est que la conséquence de non-dits assourdissants. Il faudra soit subir, soit s’exprimer. Mais comment dire « je n’aime pas » quand on peine à dire « j’aime » (sans même parler de « je t’aime ») ?

Suggérer une option alternative

Tout d’abord, et c’est crucial, le timing est critique.De même qu’on recommande de ne pas faire les courses le ventre vide, ne vous lancez pas dans des critiques sexuelles quand vous errez entre frustration et énervement. Plus il vous semble urgent d’en parler, plus vous risquez de choisir la mauvaise formulation : si ça vous démange, préparez-vous une tisane (ou un steak tartare au couteau, il paraît que ça calme). Laissez passer 24 heures. Soufflez.

Vous échapperez ainsi à la question clichée : dois-je parler avant l’acte, pendant, juste après ? Sous peine de tomber comme un cheveu sur la langue, parlez quand ça se présente – aspirateur à la main, pendant le film du soir qui justement touche au sujet, ou effectivement pendant la séance sexuelle, parce qu’il/elle se retrouve trois centimètres trop à gauche.

Une technique « corporate » de communication veut qu’on délivre ses critiques en sandwich : entre deux compliments. Bof. La ruse semble grossière et nos partenaires sont malins (sinon, comment auraient-ils eu l’intelligence de nous choisir). Je vous laisse imaginer la scène : « J’adore la manière dont tu ondules, cependant tu es totalement à côté de la plaque, oh, comme j’aime la courbure de ta nuque. »

A mon avis, mieux vaut mettre un peu de douceur dans la voix, et suggérer une option alternative. Dire par exemple : « Attends, tu ne voudrais pas essayer sans les dents ? » La personne devrait facilement comprendre le message. Vous n’aurez fait preuve d’aucune agressivité, et puisqu’on dit toujours que la critique devrait être constructive : dans cette situation, vous construisez.

Accepter d’écouter

En revanche, si vous aviez imaginé que la mise en mots serait le plus difficile et qu’ensuite vous pourriez vous reposer sur vos lauriers tel Jules César en vacances en Guadeloupe, désolée, c’est raté. La mise au point sexuelle commence à peine ! Car le propre de la communication, c’est d’opérer dans les deux sens (sinon ça s’appelle un décret, et il faudrait vraiment être Jules César).

Vous avez parlé, vous allez maintenant obtenir une réaction et peut-être, ta-daaam, une réponse. Il est possible que la personne change la technique incriminée, mais il est également possible qu’elle ne comprenne pas (insistez), qu’elle se braque, ou qu’elle profite de l’occasion pour fournir ses propres critiques. Dans tous les cas, rappelez-vous comme nous sommes vulnérables au lit. Comme nous y jouons nos identités les plus fondamentales (genre, orientation sexuelle, activité/passivité, mais aussi type de personnalité, êtes-vous plutôt bad femme ou garçon fatal ? Vastes questions). Quand vous demandez à l’une ou l’autre de ne pas griffer (vous avez piscine), peut-être démontez-vous un pilier de sa construction émotionnelle. Peut-être que pour lui, ou elle, griffer repose sur une tradition familiale millénaire, et que cette tendance au plaisir acide démontre un caractère puissant, cool et responsable.

Si vous parlez, vous acceptez d’écouter. Et parce que nous sommes fragiles, vous acceptez de vous confronter à cette vulnérabilité, parfois à ces souffrances enfouies, parfois aux sursauts de fierté. Ces émotions pourront vous être renvoyées en pleine tête comme mécanisme de protection (« c’est TOI qui n’est JAMAIS disponible ») – il faudra recevoir ces critiques, dans leur objectivité et dans leur éventuelle injustice.

Accepter d’entendre

Si vous écoutez, vous acceptez d’entendre : y compris des choses qui fâchent. Peut-être entendrez-vous que l’amour ne garantit pas la compatibilité sexuelle. Peut-être entendrez-vous que vous êtes incompétent-e, qu’on vous trompe, que vous auriez dû faire la vaisselle, que vous vous exprimez mal.

Il y a de la grâce dans nos fragilités et nos fiascos : c’est en baissant les armes qu’on peut enfin accueillir. C’est en acceptant d’être blessés, et de blesser, que nous communiquons réellement

 

C’est pourquoi en délivrant vos critiques, vous vous rappellerez comment accepter la critique. Ici, deux brèves remarques : si vous avez le sentiment d’être nul/le, d’ignorer comment vous y prendre, c’est qu’on ne vous a jamais appris – vous résultez de votre passé sexuel, et si tous vos précédents partenaires aimaient qu’on mette deux doigts, juste deux, il est bien naturel que vous tentiez de reproduire ce qui a fonctionné. Nous pouvons faire de notre mieux… mais ce mieux se heurtera toujours à l’expérience de l’altérité. Deuxième observation : le plus souvent, vous n’êtes pas la cible réelle des critiques énoncées. Contextualisez. Une personne qui vous « attaque » sexuellement peut le faire pour attirer votre attention, pour attiser votre désir, pour sonner l’alarme. Le champ est vaste.

Quand vous aurez parlé, écouté et entendu, il sera temps de négocier. Une des idées fondatrices de la communication moderne est qu’elle pourrait tout résoudre, mais c’est faux : on n’obtient pas toujours ce qu’on veut dans la vie. Personne ne nous doit rien, surtout sexuellement. Et négocier ne consiste pas forcément à atteindre un juste milieu (quand l’un rêve d’orgie et l’autre de fidélité, bon courage pour le trouver). Négocier, c’est accepter de perdre de temps en temps – un bon exercice d’humilité.

 

Attention, enfin, à une stratégie qui se répand : l’évitement de la critique via la recherche de perfection.Les hommes prennent du Viagra pour n’être jamais pris en faute (l’impuissance n’en est pas une), les femmes simulent pour paraître ultra-orgasmiques. Nous nous lissons.

L’évitement fonctionne. Il ne résout rien, mais il fonctionne. Reste le prix à payer, le lourd prix de la perfection : à force de vouloir se protéger et/ou de protéger l’autre, rater la vulnérabilité. Passer à côté de la faiblesse. Il y a de la grâce, pourtant, dans nos fragilités et nos fiascos : c’est en baissant les armes qu’on peut enfin accueillir. C’est en acceptant d’être blessés, et de blesser, que nous communiquons réellement. Un sport extrême : un sport d’adultes.


En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2016/02/07/s-exprimer-sans-blesser-donner-et-recevoir-des-critiques-sexuelles_4860886_4500055.html#h0lglHLQwSKheqHI.99

 

Gay friendly

Un groupe facebook à alimenter!!

Ressources - Gay friendly - Un groupe facebook à alimenter!!

Publié le 26-01-2015, 12:55

Gay friendly thérapeutes Alpes Maritimes

https://www.facebook.com/groups/772983572790786/

Des difficultés dans un couple, homosexuel, sont des difficultés particulières, tout comme sont particulières les difficultés dans un couple d'une famille recomposée, les difficultés dans un couple pour infidélité, des difficultés dans un couple pour abus de substances... Et pourtant, les couples gays, s'ils ne consultent pas moins, consultent plus tardivement. Les situations sont alors plus ancrées.
Mais d'autres situations, en amont du couple, peuvent amener à consulter. Pouvoir trouver un lieu bienveillant d'écoute, où que ce soit en France, en Belgique, est l'objectif de ce groupe. N'hésitez pas à le rejoindre et à partager vos expériences, vos lieux thérapeutiques, vos lectures!

Violence intrafamiliale

Quand sourire dénonce

video-play-icon

Publié le 01-

02-2017,

11:53

Perversion narcissique

Emission France Inter du 07/03/2017

Publié le 07-03-2017, 18:11

https://www.franceinter.fr/emissions/grand-bien-vous-fasse/grand-bien-vous-fasse-07-mars-2017

Cette émission grand public permet de comprendre et de se familiariser avec le concept sans le galvauder.

Violence faite aux femmes

Ressources - Violence faite aux femmes

Publié le 04-

12-2015,

10:37

Regardez cette vidéo, j'espère que le contenu se maintiendra...

Violence conjugale

Un article intéressant sur la violence sans coups

S'accueillir

Ressources - S'accueillir

J'espère que le lien ci-dessous restera actif. 

En thérapie de couple, j'insiste souvent sur le fait qu'il est important de s'accueillir, tous les jours, et je donne l'exemple du chien qui n'économise pas ses manifestations de bonheur et de joie dès qu'arrive son maître ou sa maîtresse.

Et nous? Que faisons-nous?

Très souvent, on ne se déplace même plus quand on entend les clés dans la serrure ou la voiture; dans le meilleur des cas, il ne reste qu'un petit bisou furtif.

Retrouver un lien passe par l'accueil d'abord, se souvenir à chaque moment de la chance que l'on a de rentrer dans une maison où quelqu'un nous attend.

https://www.facebook.com/Holidog/videos/1468806209888112/

Et si rêver un peu à ce couple que nous attendons de nos vœux passait par la poésie et la musique? Ecoutez...

 

https://www.youtube.com/watch?v=R1wAXsbVlHE